Cours Particuliers … Particuliers, Et Un Gâteau. 1Ère Partie

Cours particuliers … particuliers, et un gâteau.
1ère partie

""Il y a des jours qui commencent par des rires.
Imaginez des femmes ensembles, de tous âges, qui se retrouvent, une fois par semaine, parfois plus, qui disparaissent un temps et reviennent. Elles se racontent leurs quotidiens, à demi-mots. Elles jouent aux cartes, tricotent ou cousent, échangent des recettes de cuisine, donnent des nouvelles des s.
Elles sont un peu cassées, aussi, par de vieilles histoires, dites ou cachées.
Elles se retrouvent là parce que ce lieu est leur lieu, qu’il y a au milieu de la pièce une grande table avec des chaises autour, des placards et un réfrigérateur le long d’un mur, un four, un four où elles cuisent des gâteaux. C’est joyeux, c’est chaleureux.

Parfois l’une d’entre elles se met à parler, rarement assise à la table. Celles qui sont assises écoutent. Souvent celle qui parle prépare une pâte, raconte un peu et réclame des œufs, raconte et explique pourquoi elle préfère le sucre roux, raconte encore en réglant la température du four …

Comment ça commence ? un mot, un geste …

- La première fois ? Ce dont je me souviens le mieux, c’est que ma mère m’a giflée quand je suis rentrée ! J’étais partie tout l’après-midi pour aller acheter du pain ! … et je suis revenue sans rien !
- Elle se doutait ?
- Ben non ! Sinon j’en aurais pris deux !
C’est comme ça que ça a commencé ce jour-là …
- Je me rappelle aussi … moi aussi on m’a giflée …

Il y a des jours où elles pleurent.
Parfois, l’histoire est triste. Personne n’interrompt l’histoire. Toutes savent que c’est le premier mot qui compte, et qu’il faut laisser aller au bout.
Parfois l’histoire reste inachevée.

Il y a des jours où l’une part plus légère de partager le poids de son histoire, comme elle a partagé son gâteau.

Peu importe les noms. C’est l’histoire qui compte.


Et une histoire, c’est un peu comme un gâteau … à la fin quelqu’un ajoute un peu de sucre-glace, quelques pépites de chocolat …
J’ai essayé de ne pas trop en mettre.

… ah, j’y pense … disons, oui disons qu’elle avait 18 ans … disons-ça …""


- Madame Autreil ! qu’est-ce que ce sera aujourd’hui ? Un petit gâteau ?
- Une baguette et une tartelette aux fraises. Vous me couperez la baguette, s’il vous plaît ?
(( trop de rouge à lèvres – trop rouge – trop grande bouche – l’œil méchant – ben oui, un gâteau – comme tous les jours – tous les jours pareil ))
- Bonjour Madame !
- Bonjour Laetitia … attendez, j’ai la monnaie … voilà !
(( pauvre gamine – jupe trop courte – comme sa mère - et ces chaussettes ridicules – toujours toute seule ))

Elle s’est décalée du comptoir et s’est accroupie pour soigneusement ranger son porte-monnaie, sa tartelette et les deux moitiés de baguette dans son grand sac.
((mais oui – allez – regarde – regarde bien – encore – tu les vois mes cuisses ? – tu peux pas savoir ))
Elle a lentement refermé d’une main l’imperméable qui s’était ouvert sur sa jupe, a salué d’un petit sourire en se relevant le jeune homme qui payait son pain.
- Au revoir ! à tout à l’heure, Laetitia ! Ne sois pas en retard !

Parce qu’il levait des sourcils interrogateurs, la mère de Laetitia a expliqué en montrant la carte de visite scotchée sur la caisse enregistreuse « Maryse Autreil – Professeur de français – Cours de la 6ème à la Terminale » :
- Elle va donner des cours à ma fille. C’est important, les études ! Ça va l’aider beaucoup, et nous, on fait ce qu’on peut ! hein ? ma puce ?
- Je prendrai bien des cours aussi !
- Oh ! Monsieur Jean ! Voyons ! C’est une dame bien, vous savez ! Elle a au moins mon âge !
- Mais … c’est le meilleur âge !
- Oh oh oh … sacré Monsieur Jean ! Oh oh oh …

Laetitia n’aimait pas le badinage constant de sa mère avec les clients, trouvait vulgaire ce rire de gorge qui secouait ses seins comprimés dans un chemisier trop petit, son maquillage agressif et son rouge à lèvres rouge ; trop rouge.

Elle a suivi des yeux son professeur qui traversait la rue, tête droite, les anses de son sac au creux du coude et retenant d’une main les pans de son imperméable : elle avait de l’allure, elle, pas comme sa mère avec sa jupe trop courte et ses talons trop hauts.

Maryse Autreil …
… s’est arrêtée un instant à l’entrée du square, main en visière au-dessus des yeux. Elle a descendu les marches et a fait le tour du bassin pour s’installer sur un banc libre face au soleil de midi.
De l’autre côté de l’allée de gravier blanc, deux lycéens se partageaient un sandwich. La jeune-fille coupait de petites bouchées avec ses doigts avant de le tendre au garçon qui mordait à belles dents dans le pain.
Ils l’ont vue dénouer la ceinture de son imperméable et s’asseoir, son grand sac ouvert entre ses pieds, sortir précautionneusement un sachet de papier blanc qu’elle a posé sur la jupe tendue sur ses jambes, puis une bouteille d’eau qu’elle a déposée sur le banc. Assise tout au bord, du bout des fesses, elle s’est appuyée du dos au dossier et a sorti d’une main une tartelette aux fraises du sachet, a commencé à manger, l’autre main en coupe en-dessous pour en recueillir les miettes.
La jeune-fille s’est penchée à l’oreille du garçon pour chuchoter à son oreille en se protégeant la bouche de la main. Il a froncé les yeux en mordant dans son sandwich et a jeté un rapide coup d’œil vers la dame en tailleur de tweed sur le banc d’en face. La jeune-fille est restée penchée sur l’épaule du garçon, en s’accrochant des deux mains à son bras.
((ça y est – d’habitude c’est les garçons qui voient les premiers – il ose pas– elle si – m’est égal –croiser son regard ? – après – réchauffe -moi – attends – je peux faire mieux ))
Elle a froissé dans sa main le sachet de papier et bu une gorgée d’eau. Elle s’est penchée pour fouiller dans son sac, en a sorti ses lunettes de soleil et un livre de poche. Dans son mouvement, sa jupe a glissé sur ses jambes, quelques centimètres plus haut.
Adossée à nouveau, elle s’est légèrement tournée pour s’appuyer d’un coude sur le dossier et s’est mise à lire. Comme machinalement, elle tordait et redressait une cheville, oscillant sur le fin talon de sa chaussure.
La jeune-fille a levé un instant le visage vers son compagnon et très vite a tourné à nouveau les yeux vers la dame qui leur faisait face. Elle avait les joues un peu rouges et se mordait la lèvre inférieure.
(( mais oui – tu as vu – je savais que je pouvais compter sur toi – lui s’en fout – ou ne voit rien – elle rougit ? – mmm … c’est meilleur encore – je sens tes yeux – je les sens ))

Un petit groupe de garçons est arrivé en chahutant, descendant les marches en courant et en criant, venant vers leur côté de l’allée.
La jeune-fille s’est redressée, regardant tour à tour vers les jeunes et la dame en face d’elle. Elle s’est levée pour traverser l’allée :
- Euh … Madame ? excusez-moi … vous … votre jupe a glissée et …
Elle n’osait pas croiser son regard, bredouillait, se tournait fréquemment vers la bande de jeunes, les montrait de la main.
- Oh !! merci ! merci beaucoup ! c’est gentil ! merci encore !
(( adorable – elle protège ma pudeur ! – si tu savais – toute rouge – et si jeune ))
Elle s’est un peu soulevée et a tiré sur sa jupe, a déplacé son sac et serré ses genoux en faisant un petit signe de la main à la jeune-fille. Elle s’est remise à lire.
(( quel dommage – cette bande d’imbéciles – des gamins – tout gâché ))

Elle a quitté le square quelques minutes plus tard, a repris le bus en sens inverse.
(( le cours de Laetitia ? – je l’intimide – cette fille - c’était bien – trop court ))

Elle a enlevé son imperméable et la veste de son tailleur, les suspendant à une patère en se regardant dans le miroir en pied fixé au mur à côté de la porte d’entrée.
Elle a soulevé sa jupe autour de sa taille pour tirer sur les pans de son chemisier tout en continuant à se regarder dans le miroir.

(( c’est mieux comme ça – mais plus au rasoir – à la cire – une esthéticienne ? – faudra oser – rester comme ça ))


Premier cours.
Laetitia est arrivée à 15h00 précises. Elle portait la même jupe-kilt beige et bleue que la veille en cours et que le matin, avec des mi-bas blancs et un sous-pull noir. Un peu empruntée, elle paraissait toujours, quoi qu’elle porte, engoncée et à l’étroit dans des vêtements trop moulants associés sans goût. Elle s’est installée sur la grande table de la salle à manger où une feuille d’exercices l’attendait, posé en évidence sur le plateau de bois.
- Travaille seule pour les trois premières questions.
Laetitia s’est mise au travail, levant parfois les yeux vers Maryse qui s’était installée sur le canapé faisant face à la table, un paquet de copies sur ses genoux.
(( avec elle – tout doucement – elle est timide – dangereux ))
Les copies n’étaient qu’un prétexte pour justifier l’écartement des genoux tendant le tweed de la jupe sur laquelle elles reposaient.
Elle était si occupée à guetter une réaction de Laetitia qu’elle n’a pas remarqué tout de suite que bien involontairement, celle-ci lui offrait quasiment le même spectacle.
(( cuisses blanches – triangle rose – elle fait exprès ? – non – elle ne fait pas attention – moi – regarde-moi ))
Laetitia avait déchaussé ses mocassins et posé la pointe des pieds sur les barreaux bas, de chaque côté de la chaise, un de ses genoux s’agitant nerveusement de haut en bas, sur un rythme rapide.
- Tu t’en sors ?
- J’ai pas fini …
(( lève les yeux – lève les yeux – regarde-moi – montre mieux – c’est bien aussi ))
Elle a posé le paquet de copies sur l’accoudoir et a croisé les jambes, a fixé son regard sur les genoux de Laetitia, le puits sombre sous la jupe et fugitivement le triangle rose.
(( regarde-moi – et regarde comme je te regarde – et après ? – tu continues ? – qu’elle sache ))
- Ça t’aide de gigoter comme ça ?
Le mouvement du genou s’est arrêté net. Laetitia a levé les yeux, a vu le regard braqué sur ses cuisses. Très lentement, elle a ramené ses deux pieds devant elle et d’une main sous la table a enfoncé la jupe entre ses jambes. Elle était écarlate.
- Je ne t’ai pas dit d’arrêter, je t’ai simplement demandé si ça t’aidait ?
- …
- En fait je n’ai pas bien vu : portes-tu une culotte noire ou blanche ? ou peut-être pas de culotte ? Si tu te tiens comme ça en classe, quelques-uns de tes camarades vont avoir du mal à suivre les cours ! Alors ?
- … je me tiens bien …
- Oui, je sais que tu te tiens bien. Mais ça ne répond pas à ma question ! Blanche ou noire ?
- Madame …
- Je sais, Laetitia, la question est saugrenue. Mais vois-tu, je trouve dommage qu’une jeune-fille comme toi fasse si peu attention à son aspect. Tu es à l’âge où séduire est important ! Non ?
- … oui …
- Est-ce toi qui choisis tes vêtements ?
- … Maman.
- Tu me permets ? des choses toutes simples ?
Laetitia a hoché la tête.
- Plus de mi-bas. Ou tu portes des collants, ou des bas élastiqués, comme moi.
Laetitia a souri en voyant Maryse remonter sa jupe jusqu’à découvrir les dentelles en haut de ses bas.
- Tu souris ? Tu ne savais pas que les profs ont des jambes ?
- … j’avais vu …
- Quoi donc ?
- … tout à l’heure, quand vous corrigiez les copies …
- Ah ! Bon ! Ensuite, tu devrais apprendre à coordonner les couleurs : beige, bleu, noir … ne manquerait plus qu’une culotte verte et tu as tout gagné ! Alors ?
- Je choisirais mieux, Madame …
- Alors ? cette culotte ?
- … je sais pas …
- Eh bien regarde !
Laetitia a baissé les yeux, enfonçant plus fort encore sa jupe entre ses jambes serrées.
- Laetitia ? Tu as honte de tes sous-vêtements ? Pourquoi ? En attendant que tu te décides … avec un sous-pull noir, tu devrais porter des sous-vêtements noirs, non ?
- … j’en ai pas …
- Décidément ! Et puis ! le soutien-gorge que tu portes ne convient pas ! Il ne te maintient pas ! on dirait surtout qu’il est trop petit pour toi ! Quand on a une poitrine comme la tienne, il faut la mettre en valeur ! … Bon terminons-en avec ça ! sèche tes yeux ! et voyons ces exercices !
Elle a fait le tour de la table et s’est assise à côté de Laetitia, attirant vers elle les feuilles de travail, et a pris un ton de voix moins sévère :
- Tu veux que j’en parle à ta mère ?
Laetitia a énergiquement fait « non » de la tête en levant des yeux apeurés.
(( elle a peur – ne dira rien – c’est bien ))

Elles ont travaillé plus longtemps que prévu. Il était presque 17h00 quand Maryse a mis fin à son cours. Laetitia a rangé ses affaires et s’est levée.
- Laetitia ? Viens ! Approche ! … Il reste une question en suspens ! Soulève ta jupe, s’il te plaît !
Elle est restée quelques secondes immobile face à Maryse qui avait pivotée sur sa chaise, la regardant dans les yeux ; elle avait les joues à nouveau cramoisies.
Sans la quitter des yeux, Maryse a levé les mains vers l’ourlet de la jupe :
- Je pourrais le faire moi-même ! Mais je n’en ferai rien ! C’est à toi de le faire !
Laetitia a posé sur la table le cartable qu’elle tenait à bout de bras, et avec un soupir tremblant a laissé retomber son bras le long de ses jambes :
- … ne vous moquez pas …
- Pourquoi devrais-je me moquer ?
Après quelques battements de paupières, lèvres pincées, Laetitia a commencé à soulever sa jupe. Pas un instant leurs regards ne se sont quittés.
- Plus haut ! … encore !
Laetitia tenait la jupe de ses poings serrés remontés presque sous ses seins. Elle a fermé les yeux, n’a pu retenir deux grosses larmes.
Maryse a baissé les yeux sur la culotte de coton rose qui moulait le rebond du ventre au-dessus du mont-de-Vénus, montait très haut sur la taille. Entre les jambes, le coton était un peu tâché, et traversé d’une perle d’humidité.
- C’est bien ! Tu peux la rabaisser ! Regarde-moi ! … Pourquoi ne voulais-tu pas ?
Laetitia a eu un petit sanglot :
- … je crois qu’elle est pas propre …
- Et tu as raison ! Allez, file maintenant !
Elle l’a raccompagnée jusqu’à la porte d’entrée :
- On se revoit dans 2 jours, samedi à 14h00, tu t’en souviens ?
- Oui Madame.
Laetitia est sortie et s’est arrêtée sur le paillasson, s’est retournée, avec un air de défi dans les yeux. Elle a hésité un instant et puis, très vite, comme après avoir pris son élan :
- Vous, vous n’avez pas de culotte.
Elle a tourné les talons, et s’est précipitée dans l’escalier.

Maryse Autreil …
… s’est installée sous une porte cochère. Il pleuvait. Un couple est entré, puis deux ou trois hommes seuls.
(( trop vieux – lui ? – s’arrête pas – encore cinq minutes ))
Les deux mains enfoncées dans les poches de son imperméable, elle jouait d’une main avec la monnaie qu’elle avait préparée, avec son ticket de bus de l’autre.
(( deux fois qu’il passe – ralentit – étudiant, sans doute – ah ! il se décide ))
Elle a attendu qu’il entre et l’a suivi, a posé l’appoint exact sur le guichet pour payer sa place.
Au-delà des portes battantes, elle l’a cherché des yeux : il s’installait tout à droite, au bord de l’allée centrale. Il y avait tout au plus une dizaine de personnes dispersées dans la salle.
Elle s’est engagée dans le même rang que lui, depuis le côté opposé, et a longé l’étroit passage entre les sièges pour s’installer, laissant un fauteuil d’écart entre elle et lui.
Le film était commencé. Elle n’avait même pas regardé le titre et s’en moquait.
Le jeune homme a jeté un rapide coup d’œil vers elle, puis derrière lui. Il s’est enfoncé plus profond dans son siège, appuyé du coude sur l’accoudoir ; sa main masquait son visage. Elle a croisé les jambes et dénoué la ceinture de son imperméable, le laissant replié sur ses jambes.
(( je sais que tu regardes – cache-toi, je te vois quand même – plus ? – tu veux ? ))
Elle s’est déplacée sur l’avant du siège, a posé sa cheville au-dessus de son genou, guidant le glissement de son imperméable du bout d’un doigt, un pan découvrant complètement la jambe croisée. Elle a guetté la réaction du jeune homme, lui a souri quand elle a senti son regard et très lentement a soulevé l’accoudoir du siège entre eux.
(( approche – approche – tu as ta chance ce soir – timide – comme j’aime – viens ))
Le jeune homme a mis une dizaine de minutes à se décider. Lui aussi a relevé son accoudoir ; il a attendu le sourire d’encouragement pour se déplacer vers elle, s’est arrêté avant d’avoir complètement changé de fauteuil. Elle a décroisé ses jambes en se tournant légèrement vers lui et a ouvert l’imperméable sur ses cuisses, lui dévoilant le triangle noir de son string.
Il a tendu le bras, a posé sa main sur sa cuisse.
Elle a interrompu la progression de la main sur sa jambe avant qu’il n’atteigne son sexe, et en la soulevant par le poignet l’a repoussée sur son sexe à lui dont la tension croissante était visible sous le jeans. Elle a défait le bouton sur la taille puis les boutons de la braguette du pantalon, d’une seule main, qu’elle a ensuite retirée.
Le jeune homme gardait les yeux rivés sur l’écran en respirant bouche ouverte. Une nouvelle fois elle a repoussé sur l’ouverture du jeans la main qui caressait sa cuisse.
(( prends ton temps – c’est mieux – mais tu ne me toucheras pas – j’ai le temps ))
Il regardait ses jambes, les ongles qu’elle avait vernis d’un rouge violent effleurer le slip noir en haut de la cuisse ouverte. Elle suivait ses yeux, voyait le mouvement saccadé de la glotte dans son cou, guettait les tressautements de ses doigts sur l’ouverture du jeans.
Elle a lentement écarté le nylon noir, l’étirant du bout de l’index, a repoussé la main du jeune homme une nouvelle fois en souriant de son soupir de désolation. Elle a laissé l’élastique se refermer sur son sexe, offrant la vision de la boursouflure d’une lèvre déformée et gonflée, plus bas d’une fine langue plus brune comme dentelée, qu’elle agaçait du bout de l’ongle.
En étirant son slip vers le bas d’une main, il a sorti sa verge de l’autre, et a commencé à se masturber, le regard sur la main et le sexe de sa voisine.
Elle avait atteint l’extrémité de la rangée avant qu’il n’ait joui.
Il pleuvait encore quand elle est sortie du cinéma pour aller vers l’arrêt de bus.

Laetitia …
… Vendredi matin, pour la première fois depuis longtemps, n’a pas naturellement enfilé les affaires que sa mère avait préparées pour elle dans la salle de bains.
Elle est retournée dans sa chambre et a ouvert en grand les deux portes battantes de son armoire. Elle a gardé la jupe de velours noir et a remplacé les mi-bas par un collant de laine gris, le sous-pull jaune par un gris, le gilet de laine beige tricoté par sa grand-mère par un cache-cœur noir.
Jamais elle ne s’était vraiment intéressée au contenu de son armoire et découvrait avec des yeux étonnés qu’elle n’avait elle-même choisi aucun des vêtements rangés en piles bien nettes.
A l’étage des sous-vêtements, inutile de chercher la variété : il y avait quatre culottes de coton blanches et quatre roses, deux soutiens-gorge de nylon, plus gris que blancs. Elle a pris sur la pile une culotte blanche en se rendant compte qu’elle portait sur elle la même culotte que la veille, enfilée sans réfléchir avant de quitter la salle de bain.

- T’as changé ?
- Oui, c’est mieux !
- C’est nouveau ça ! ça te plaisait pas ? t’as l’air toute triste en noir et gris, et puis ce collant ! on est plus en hiver ; tu vas crever de chaud !
- J’en ai pas de plus fins …
- Et tes chaussettes ?
- … j’aime pas, c’est pas beau …
- J’en mets bien ! moi !
Laetitia a haussé les épaules en levant son bol de chocolat :
- Ça scie sous le genou, c’est pas bien ! Dis, je peux m’acheter des trucs avec mes sous ?
- Acheter quoi ?
- Des habits …
- T’as ce qu’il faut, non ?
- Ouais, mais … d’autres …
- Oooh ! t’aurais pas un petit copain ? toi ?
- Pfff !
Mais elle avait rougi, confortant bien involontairement sa mère dans son idée, qui riait en ébouriffant ses cheveux.
En fait, Laetitia rougissait parce qu’elle avait eu honte d’être aussi peu soignée devant sa prof de français, et venait d’avoir brusquement l’image d’elle face à sa prof, levant fièrement sa jupe et lui montrant cette fois une culotte propre.
- Ça te plaît plus ce que je t’achète ? Tiens ! Regarde si tu vois des choses là-dedans !
En finissant de déjeuner, Laetitia a commencé à feuilleter le catalogue de vente par correspondance que sa mère avait posé à côté d’elle.
Elle était arrêtée sur les pages des sous-vêtements quand sa mère a jeté un coup d’œil par-dessus son épaule et a éclaté de rire :
- Eh ! C’est ta culotte que tu veux lui montrer, à ton copain ? Quand je vais dire ça à ton père !
- Maman !!!

En rentrant du lycée, elle a fait un détour par les Galeries Lafayette. Elle s’est vite aperçue qu’elle était incapable de se fixer sur quoi que soit, qu’elle n’avait aucune idée précise, qu’elle ignorait jusqu’à la taille des vêtements qu’elle portait. Elle est rentrée dépitée, en serrant au fond de sa poche le porte-monnaie où elle avait mis un peu de ses économies le matin.

Derrière son comptoir, sa mère discutait avec une cliente. Elle a vu les mèches retenues par ses fines épingles qui traînaient partout dans la maison, au bord du lavabo, sur la table de la cuisine, les lignes profondes de la gaine-culotte marquant les fesses sous le tissu de la robe, la bretelle du soutien-gorge qui pendait sur un bras, sans cesse remontée d’un geste machinal et qui glissait toujours.
Elle s’est vue, elle, derrière ce même comptoir … est montée dans sa chambre sans un mot.
Dans le miroir de la porte de l’armoire, elle se regardait, voyait sa mère, et ne voyait plus rien, les yeux noyés de larmes.


""La pâte est prête, repose sur un coin de table. Elle l’a roulée et étirée encore, semant chaque fois un peu de farine sur le plan de travail avant d’y poser le carré de pâte, de le plier encore.
Celle qui tricote, secoue la tête :
- Ma mère avait aussi de ces épingles noires plein les poches de son tablier. Elle les piquait dans son chignon. Elle en semait partout …
Une autre tendait un plat en verre :
- Ça ira pour préparer ta crème d’amande ?
- Oui, pose-le là … tu peux préchauffer le four ? … sur 7 …""

(à suivre)

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